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Fairwind, de l’éolien à petite taille, mais à hautes technologies!

Créée en 2007 par Philippe Montironi, Fairwind développe des éoliennes à axe vertical de 10 à 50KW à destination de PME ou d’exploitations agricoles. Nous avons rencontré le CEO, Vincent Boon Falleur, pour faire le point sur les différents projets en cours au sein de cette entreprise qui a le vent en poupe.

 

Comment est-ce que l’entreprise a été développée ?

Fairwind a été créée avec l’idée de développer une éolienne de taille moyenne destinée au monde des petites et moyennes entreprises. Dans un premier temps, nous avons essayé de développer des éoliennes avec des partenaires. En 2010, Fairwind a choisi d’investir dans la recherche et développement en interne avec une équipe d’ingénieurs. L’idée était d’étudier tous les aspects : le nombre de palmes, la taille, etc.

En 2013, les premières éoliennes ont été installées, les « F64 » (qui ont une surface de prise au vent de 64 m2). Depuis lors, d’autres modèles ont vu le jour. Nous travaillons actuellement sur deux modèles principaux : les « F100 » (superficie de 100m2) et les « F180 » (superficie de 180 m2). Ces éoliennes montent à une hauteur de 25-42 mètres.

Nos éoliennes ont la particularité d’être des éoliennes à axe vertical, ce qui est peu courant. Par rapport à l’axe horizontal, cette disposition présente quelques avantages pour le petit éolien. Tout d’abord, elles sont en permanence orientées au vent. A contrario, les éoliennes horizontales doivent se mettre face au vent pour le capter, ce qui nécessite un système soit mécanique, soit libre avec une girouette. Or, les vents à basse altitude peuvent être plus turbulents ou changeants et obliger les éoliennes à se réorienter fréquemment.

Deuxième avantage, comme il n’y a pas de mécanisme d’orientation, le système est plus simple et comprend ainsi moins de risques de défaut et d’entretien.

Enfin, les éoliennes à axe vertical ont l’avantage d’émettre moins de bruit : les palles ont la même vitesse sur toute leur longueur, entrainant moins d’effets de sifflements et de vrombissements.

Détail amusant, cette technologie devance en fait l’éolienne à axe horizontal. En effet, les premiers moulins à vent qui datent du 7e siècle apr. J.-C. et qui ont été retrouvés en Afghanistan (Perse ancienne) étaient des tours ouvertes avec un système de roues et de voiles entrainées par le vent. C’était les toutes premières éoliennes et elles étaient à axe vertical.

Fairwind aujourd’hui ?

Une cinquantaine d’éoliennes ont déjà été installées, principalement en Wallonie. Actuellement, nous en avons deux types. Mais nous sommes continuellement en train de nous pencher sur de nouveaux modèles et d’améliorer les existants.

Dernièrement, nous avons développé des technologies autour de la réduction de bruit, de l’augmentation des performances, etc. Notre objectif est d’aller continuellement vers une éolienne qui soit plus performante, plus légère, moins chère et qui réponde encore mieux à notre marché.

Et quel est votre marché ?

Cela reste essentiellement le monde des PME et plus spécifiquement le secteur agricole. En général, les exploitants agricoles sont des professionnels qui ont une soif d’indépendance et qui apprécient posséder leur propre matériel. Avoir une éolienne, c’est une façon pour eux de générer leur énergie et ainsi faire des économies.

Par ailleurs, comme ils sont souvent en bout de ligne, ils peuvent rencontrer des problèmes de sous-tension ou de surtension que nos solutions permettent de résoudre.

Parallèlement, nous sommes présents également dans d’autres PME, des parcs industriels ou encore des intercommunales.

Vous êtes impliqués dans le projet COMP2BLADES avec le pôle MecaTech. De quoi s’agit-il ?

Le projet COMP2BLADES vise à développer de nouvelles palles en fibres synthétiques. Actuellement, nos palles sont en aluminium. Elles ont l’avantage d’être tout à fait recyclables, mais nettement plus lourdes. Tout comme pour le grand éolien avec axe horizontal, passer dans du synthétique composite nous permettra de progresser d’un point de vue technologique et d’avoir ainsi des éoliennes plus performantes.

Il est en cours depuis 2 ans. Il a d’ailleurs été renouvelé l’année passée. À son terme, nous devrions disposer de nouvelles ailes toujours recyclables, plus légères, plus résistantes et donc, plus en adéquation avec nos besoins.

Ce projet COMP2BLADES est mené avec différents partenaires, dont 3E et une spin-off de l’université de Liège. En comprenant mieux le vent en basse altitude, nous pourrons créer des plans d’investissement pour nos clients en tenant compte de leur environnement.

Vous êtes également actifs sur le projet POPE.

L’objectif du projet POPE est de mieux comprendre le vent à basse altitude, développer et évaluer une chaîne de modélisation à partir des données météo et des caractéristiques d’un site éolien pour fournir un modèle de prédiction sur les performances potentielles d’une éolienne qui y serait installée… Il faut savoir que, dans l’éolien, il y a deux grandes règles pour obtenir un bon rendement : aller le plus haut possible en étant le plus grand possible. Un vent haut est plus laminaire, plus constant et plus fort. Dès qu’on redescend, tout élément du sol, tel que le relief, la végétation ou encore les bâtiments vont perturber et amoindrir ce vent. Ce qui engendre une baisse de performance des éoliennes qui le captent.

Notre choix a été à l’inverse de ces deux règles : être pas trop haut et pas trop grand. Nous devons ainsi être technologiquement beaucoup plus performants pour atteindre des rendements suffisants. Nous y parvenons grâce à ces projets de R&D.

Vous avez également été impliqués dans un projet de méthodologie numérique ?

En effet, nous avons été sélectionnés avec deux autres entreprises tout à fait différentes. Nous avons partagé nos défis numériques actuels avec des spécialistes, afin d’essayer de mieux comprendre ces défis et les concrétiser par des plans d’action.

C’était un exercice intéressant. Le numérique est essentiel aujourd’hui, nous ne pouvons pas avancer sans en tenir compte, tant au niveau de la connectivité que des outils informatiques.

Cela est également vrai dans l’éolien. Chaque éolienne a un programme de fonctionnement qui tient compte du vent et de son emplacement. Dans une optique d’optimisation, il faudrait pratiquement customiser ce programme pour chaque situation. Développer des outils en intelligence artificielle sur lesquels nous pourrions nous appuyer pour un ajustement en fonction de l’environnement global, nous permettrait d’améliorer l’efficacité et le rendement.

Et c’est le genre d’idées qui sont sorties entre autres de ce projet.

La crise sanitaire a-t-elle touché Fairwind ?

Nous avions installé une dizaine d’éoliennes en 2020. Puis il y a eu la crise, notamment liée à la pandémie. Ce qui a engendré quelques problèmes notamment au niveau de livraison chez nos fournisseurs. Nous avons malheureusement réduit ce nombre.

Pour cette année, nous espérons atteindre 15 installations. Nous avons eu la chance de compter l’année dernière sur une augmentation de capital assez importante. Cela nous a permis de passer la crise et par ailleurs de nous développer davantage. J’ai d’ailleurs rejoint l’équipe, en tant que CEO, à ce moment-là.

Nous sommes une société wallonne qui se développe en Wallonie, mais également tournée vers l’exportation : la France, la Hollande, mais aussi le Maroc, le Cambodge, etc. L’important pour nous est d’apporter notre technologie là où elle est le plus profitable. À savoir là où il y a du vent et où l’électricité est moins abordable.

Autre aspect, nous visons les territoires où il y a une véritable politique de soutien pour l’énergie renouvelable, comme c’est le cas ici en Wallonie (notamment avec les certificats verts, etc.)

Jusqu’à présent, l’éolien était préféré pour des projets de grande envergure et le photovoltaïque, pour de projets de plus petite taille. De plus en plus, la tendance s’inverse, le photovoltaïque est utilisé pour de grands projets. De notre côté, nous fabriquons des éoliennes destinées à une utilisation locale et à l’autoconsommation par nos clients (ils produisent leur électricité et la consomment au maximum sans devenir eux-mêmes producteurs d’énergie).

D’ailleurs nos éoliennes vont très bien dans une logique de communauté d’énergies renouvelables.

Quel a été l’apport du Pôle MecaTech dans ces différents développements ?

Je parlerais essentiellement du réseau, ou plutôt des réseaux. Il y a plusieurs pôles en Wallonie, ainsi que différents réseaux d’entreprendre. Les informations sur les potentiels partenariats circulent facilement. Nous sommes parvenus à trouver rapidement des partenaires pour des projets de R&D. Cela découle directement de cette politique autour des Pôles.

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